Pourquoi mange-t-on ?
Parce que l’on a faim, me direz-vous… D’accord, mais ce n’est pas la seule raison ! Nous mangeons pour mille et une raisons ; les plus fréquentes, autres que la faim, c’est parce qu’on a « envie de manger », parce que l’on se sent « fatigué » et que l’on pense que manger redonnera de l’énergie ; parce que l’on est morose, voire déprimé ; par ennui, par habitude, parce que c’est l’heure, pour faire plaisir aux enfants qui viennent déjeuner, parce que l’on est plus à un kilo près et que l’on a le droit de manger trop puisque l’on jeûnera demain. On se reconnaît tous, à un moment ou un autre, dans cette liste non exhaustive.
S’interroger ne veut pas dire s’empêcher de manger, mais mieux comprendre ses propres comportements alimentaires.
Découvrez quelques notions autour de l’acte de manger :
- La notion de faim induit une sensation désagréable de manque, de creux au niveau de l’estomac, voire de douleur, qui fait suite à une longue période de jeûne.
- Le rassasiement fait suite à une prise alimentaire adaptée aux besoins nutritionnels de l’individu. Mais pour que cette sensation soit ressentie, un délai moyen de 20 minutes est nécessaire. Si l’on mange trop vite, la quantité d’aliments ingérés sera trop importante (par rapport aux besoins et l’individu). La personne percevra une sensation de « trop-plein », avec retard. De ce fait, on mange trop, on est ballonné et on n’écoute plus les messages de satiété.
- La satiété est la période de réplétion qui s’écoule entre 2 repas et qui dure un certain temps ; normalement il devrait se passer plusieurs heures entre 2 repas. Il est important de prendre conscience de nos sensations internes qui nous informent sur notre niveau de satiété.
- L’envie de manger ne fait suite à aucun manque, mais répond plutôt à un désir lié à des sollicitations qui suscitent la prise alimentaire.
- L’appétit est l’ensemble de toutes ces notions et recouvre donc une palette très large de sensations.
Comment résister au plaisir de toutes les tentations alimentaires ?
L’apprentissage de la satiété est très important, mais nécessite du temps, de la patience. Il faut apprendre, ou réapprendre, à manger lentement et à « écouter son ventre ». Si un enfant veut manger alors que vous avez la certitude qu’il n’a pas faim, aidez-le à prendre conscience de ce qu’est la faim avec cette petite question : « Tu as faim ou envie de manger quelque chose ? »… ou encore : « Que te dit ton ventre ? » Le même questionnement est tout aussi valable et intéressant chez l’adulte.
Il y a, dans la prise alimentaire, une indéniable dimension psychoaffective. Le manque, le vide, l’excès d’amour, le plaisir, le désir, la frustration : tout est intimement mêlé dans cette relation si subtile à la nourriture et aux autres.