Parce que votre médecin est bienveillant, il vient de vous annoncer que vous devez avoir une alimentation « sans sel ». L’appellation « sans sel » n’est pas tout à fait juste, puisque tous les aliments contiennent naturellement du sodium. Nous aurons, au mieux, une alimentation pauvre en sel. Il s’agit de ne pas ajouter de sel lors des préparations et de consommer le moins possible d’aliments riches en sel.
Il est important de savoir quelle est la quantité de sel autorisée par le médecin ; s’il oublie de vous le dire, vous devez le lui demander, car sans cela, vous risquez de trop vous priver. Il y a plusieurs degrés de restriction en sel, d’où mon insistance.
Je vous rappelle au passage qu’un gramme de sel contient 400 mg de sodium.
Première action : éviter le plus possible les aliments riches en sel
Certains aliments riches en sel ne sont pas difficiles à écarter de notre alimentation ; pour d’autres aliments, c’est plus compliqué, parce qu’ils font partie de notre alimentation quotidienne — je pense principalement au pain et au fromage. D’où la nécessité de savoir quelle quantité de sel vous est autorisée par jour. En fonction des indications du médecin, soit :
- Vous gardez le fromage « salé » et mangez du pain ou des biscottes « sans sel »
- Vous mangez des laitages et gardez le pain/biscotte « salé(e) » (adieu fromages…)
- Vous mangez des laitages et du pain/biscotte « sans sel » (là, c’est restriction maximale !)
- Si la restriction en sel est peu importante, vous pouvez consommer une cuisine « sans sel ajouté » et conserver le pain salé et un peu de fromage (tout en écartant le plus possible de votre alimentation les aliments riches en sel, bien sûr).
Deuxième action : faire une cuisine « maison »
Les plats préparés sont très riches en sel, qu’ils soient frais, en conserve ou surgelés. On note qu’une part de bœuf bourguignon en conserve apporte pratiquement 3 g de sel… alors que l’Organisation mondiale de la Santé recommande une consommation journalière de sel à 5 g/jour. Ce petit plat dont nous ne ferons qu’une bouchée nous apporte à lui seul 58 % des apports journaliers recommandés en sel (en se basant sur les recommandations de l’OMS).
Faire une cuisine « maison » ne veut pas dire qu’il faut faire la popote deux heures par jour ; par contre, cela vous permet de savoir ce que vous mettez dans vos plats et de maîtriser les ajouts de sel.
Troisième action : donner du goût à vos plats
Le sel est un exhausteur de goût ; quand on ne peut pas saler, il faut utiliser d’autres ingrédients qui apporteront des saveurs à vos plats. Tout le secret est là pour continuer à apprécier la cuisine et les repas. Vous pouvez utiliser, en fonction de vos goûts :
- Des herbes aromatiques : Le thym, le laurier, la ciboulette, la cive, l’estragon, la coriandre, le cerfeuil, l’aneth, la menthe, l’origan, la sauge, le basilic, le romarin, la sarriette, l’hysope, la mélisse, la marjolaine…
- Des épices (elles ne piquent pas toutes alors ne soyez pas réticents à les utiliser :Les épices « simples » : les différents poivres, le curcuma, le paprika, le raifort, le gingembre, le fenugrec, la muscade, les clous de girofle, la cannelle, le cumin (en poudre ou en graine), le fenouil, le piment d’Espelette et autres piments plus ou moins forts, la baie de genièvre, la graine de carvi…Les mélanges d’épices : les 5 baies, le curry, le raz-el-hanout, les épices à colombo, la massalé, le 4 épices, le 5 épices, le 4 parfums, la pâte à tandoori, le garam masala…
- L’ail, l’oignon et l’échalote Si vous avez du mal à les digérer, je vous conseille l’échalote « cuisse de poulet » et l’oignon rouge qui sont plus digestes. Avis personnel : je trouve que l’ail violet se digère également mieux que l’ail blanc.
- Certains légumes donnent beaucoup de saveurs à vos plats ; je pense à l’oseille qui se marie bien avec le poisson et au fenouil.
Je vous invite à tester toutes ces astuces qui vous donneront plaisir à manger et vous permettront de faire une cuisine différente, puisque pauvre en sel, mais toujours savoureuse.
Bonne popote à tous !